Concernant l'animal :
  • Il a déjà connu minimum 3 ou 4 environnements, classiquement le grossiste de l'animalerie (1), l'animalerie (2), le 1er adoptant (3), le refuge ou l'association (4). C'est parfois plus car le 1er adoptant peut avoir donné l'animal à un tiers. Il est malheureusement également courant que l'animal ait été abandonné sur la voie publique, puis trouvé par une personne ne pouvant le garder, avant d'arriver dans une association. Bref, l'une des nécessités pour les bénévoles est de lui trouver enfin un adoptant qui prendra soin de lui jusqu'à la fin de sa vie. Cela peut paraître évident, mais malheureusement, cela arrive régulièrement que des animaux adoptés en association soient à nouveau abandonnés (déménagement, divorce, moins de temps à lui accorder etc.).
  • Il a, la plupart du temps, vécu dans des conditions inadaptées. La majorité des gens qui abandonnent leurs animaux n'avaient pas réfléchi à l'adoption et à toutes les conséquences. Il est donc très courant que l'animal ait vécu dans une cage trop petite, avec une nourriture ne correspondant pas à son espèce, avec peu d'occupations ou des occupations inadaptées... Il semble aussi normal que le futur adoptant offre enfin un environnement digne de ce nom à l'animal, qui mérite d'être considéré comme il se doit.
  • Il était parfois malade ou blessé, et l'association a peut-être dû récolter beaucoup d'argent afin de le soigner. Il paraît donc important que le futur adoptant puisse faire soigner l'animal si besoin, et que l'association n'ait pas investi tout cet argent, si c'est ensuite pour le laisser souffrir au premier petit soucis de santé.
  • Il a pu être maltraité ou peu sociabilisé. Dans ce cas, s'il reste du travail sur la confiance en l'humain, l'important pour l'association est que la famille soit douce et patiente. Selon l'animal, la présence d'enfants en bas âge ou d'autres animaux un peu trop dynamiques peut poser problème. Mais bien sûr, tout dépend du caractère de l'animal et de son vécu. Certains animaux ont beau avoir subi un abandon, ils restent très sociables avec l'humain.
Certaines personnes sont choquées du fait que les associations aient des exigences et ne donnent pas l'animal au 1er venu. Imaginez-vous trouver un animal dans la rue, un lapin par exemple. Vous l'emmenez chez le vétérinaire, le faites vacciner et stériliser à vos frais, et vous vous privez dans votre quotidien pour pouvoir payer. Vous vous renseignez au mieux pour lui fournir un coin douillet et vous arrivez à lui faire prendre confiance en vous. Malheureusement, vous ne pouvez le garder éternellement (pas assez de temps ou d'argent, incompatibilité avec vos animaux...). Lorsque vous allez lui chercher une famille, cela paraît normal de vouloir le mieux pour lui après tout votre dévouement. C'est aussi probable que vous ayez envie d'avoir quelques nouvelles et photos de temps en temps.

Ayez conscience que derrière une association, il y a avant tout des êtres humains qui ont pris soin de l'animal et se sont investis, émotionnellement et/ou financièrement, et qu'ils ont de ce fait, un minimum d'exigences concernant la future vie de leurs protégés.

Concernant l'association :
  • A part dans certaines SPA, toutes les associations que vous verrez sur ce site (carte ici), fonctionnent uniquement grâce à des bénévoles. Il n'y a aucun salarié au sein de ces associations, ce qui implique plusieurs choses :
    1. Les bénévoles, comme leur nom l'indique, aident les animaux à titre totalement gratuit. Le seul bénéfice retiré est celui de sauver des vies, de voir des animaux et des adoptants heureux.
    2. Les bénévoles ont un travail à côté de l'association, et bien sûr une vie de famille. Ce sont des gens comme vous et moi, qui passent la journée au boulot, qui rentrent le soir s'occuper de leurs enfants et de leurs propres animaux. C'est lorsqu'ils ont fini toutes leurs tâches professionelles et familliales et qu'ils pourraient se reposer, s'installer devant Netflix ou lire un bouquin, qu'ils décident à la place de s'occuper de l'association, et par exemple de répondre aux demandes d'adoption.
    Cela explique que vous ne pouvez pas recevoir une réponse instantanée à votre demande. Vous n'avez pas derrière un service 24h/24 à votre disposition, mais juste des gens qui essaient de jongler entre leur propre vie et leur vie associative. Soyez donc indulgent avec les bénévoles, tout ne peut pas être bouclé en 2 jours !
  • La plupart des associations de NAC fonctionnent uniquement grâce aux dons de particuliers, sans aide de l'Etat. C'est grâce à des adhésions, des parrainages, des tombolas, des brocantes... que les associations collectent de l'argent afin d'aider les animaux. Elles ont parfois des partenariats avec les vétérinaires mais les réductions sont minimes. Il y a en moyenne une remise de -20% sur le prix appliqué aux particuliers. C'est évidemment appréciable mais les factures restent chères ! Imaginez une stérilisation de lapine à 150€ par exemple, et le nombre de dons à réunir, avec 5€ par ci, 10€ par là. Cela explique que les associations ne donnent pas les animaux à titre gratuit mais demandent un don en échange. D'une part, cela permet de vérifier le sérieux de l'adoptant, d'autre part cela permet d'apporter un peu d'argent pour aider les prises en charge. Sachant que les dons libres permettent rarement de couvrir tous les frais engagés pour l'animal durant sa prise en charge (alimentation, litière, jouets, frais vétérinaires, prix du carburant pour les trajets...).
Il est assez courant que le 1er contact avec l'association soit via un formulaire avec des questions assez génériques, concernant l'espèce que vous voulez adopter et non l'animal lui-même. C'est avant tout pour que les bénévoles aient une vision globale des conditions de vie que vous souhaitez offrir à l'animal, et puissent constater si elles correspondent ou non aux conditions de l'association.

Vous aurez donc des questions sur l'habitat, l'alimentation, les congénères... mais aussi des questions permettant de juger les risques d'abandon. Par exemple le fait d'avoir ou non une solution de garde pour les vacances, ou s'il y a des gens allergiques dans la famille.

Le fait de devoir répondre à beaucoup de questions peut rebuter certains adoptants, trouvant cela très contraignant. Sachez que plus vous aurez de questions, plus l'association sera sérieuse et plus cela garantira en retour une bonne prise en charge de l'animal ainsi qu'une vraie honnêteté envers les adoptants. Au contraire, une association ne s'inquiétant pas beaucoup des futures conditions de vie de l'animal n'est pas une si bonne chose. Si l'adoptant peut trouver ça plus simple sur le coup, cela traduit en réalité de grosses lacunes sur l'espèce de la part de l'association, ce qui peut poser questions sur les soins effectués ainsi que sur les conseils qu'elle pourra vous prodiguer. Il peut également y avoir dans le pire des cas une malhonnêteté de la part des bénévoles, cherchant à replacer très vite un animal malade ou agressif, expliquant le peu d'informations qui vous est demandé.
Selon l'association et les disponibilités du bénévole qui s'occupera de votre dossier, vous aurez parfois des échanges par mail ou par téléphone. Si vous êtes d'abord passé par le formulaire qui était assez générique, vous allez ici pouvoir parler de l'animal en question.

Le/la bénévole va pouvoir vous poser des questions supplémentaires, mais c'est aussi l'occasion pour vous de vous informer en détail sur l'animal que vous souhaitez adopter. L'association est en droit de savoir à qui elle va confier son protégé, de la même façon que vous êtes en droit de connaitre le passé de l'animal ainsi que son état physique et psychologique.
Cette étape dépend des associations et n'est pas systématique. Elle est particulièrement importante lors du covoiturage. En effet, lorsque la famille adoptante habite près du refuge ou de la famille d'accueil, un bénévole peut se déplacer pour amener l'animal le jour de l'adoption. C'est ainsi l'occasion d'échanger avec les adoptants en face à face, et de voir le lieu de vie de l'animal. Cela permet de constater que les adoptants n'ont pas menti lors des échanges, et que tout correspond bien à ce qui a été approuvé.

Au contraire, lors d'un covoiturage, l'animal est laissé à quelqu'un qui va amener l'animal au plus près de la famille. Dans ce cas, l'association ne rencontrera jamais l'adoptant en "vrai" et ne verra jamais l'environnement de son protégé. Certaines associations essaient de pallier à cela en demandant des photos lors des échanges. D'autres associations, ayant par chance un bénévole vivant non loin du potentiel adoptant, décident de l'envoyer faire une pré-visite avant d'accepter l'adoption. Le but est donc de vérifier que ce qui a été dit concernant l'habitat, les autres animaux de la famille etc. est bien vrai. C'est aussi l'occasion d'échanger, de donner des conseils, de régler les derniers détails...

Cela peut sembler intrusif de devoir accueillir un inconnu chez soi. Certaines personnes imaginent cela à la manière d'un huissier qui viendrait fouiner et juger. La pré-visite n'est pas du tout dans cette optique. Le/la bénévole qui vient ne fait pas forcément cela tous les jours, et il/elle sera probablement aussi gêné(e) que vous. De son côté, il/elle arrive chez des inconnu(e)s et ce n'est pas chose facile non plus. Le but n'est pas de trouver des choses qui ne vont pas, puisqu'à cette étape, l'adoption est quasiment bouclée, et la découverte d'un problème annulant l'adoption serait une bien mauvaise nouvelle pour les bénévoles, qui sont déjà en train de se réjouir de la future belle vie de l'animal. Cette étape peut aussi être l'occasion de rencontrer un(e) autre passionné(e) d'animaux, et permettre de parler lapin ou rongeurs autour d'un café, voire même de trouver quelqu'un avec lequel échanger lorsque l'animal sera là.

Le contrat récapitule tout ce qui a été convenu durant les échanges avec l'association. Il n'y a rien de surprenant dessus, le but étant de mettre par écrit les conditions que vous acceptez d'offrir à l'animal, le fait de ne pas l'abandonner, parfois son historique de santé etc. En général, ce sont des choses assez évidentes, mais comme certains adoptants peuvent s'avérer assez surprenants, les bénévoles enrichissent le contrat au fur et à mesure des désillusions. Vous devrez donc signer ce contrat, preuve de vos bonnes attentions envers l'animal.
Il existe 3 cas possibles :
  • vous allez chercher l'animal au refuge ou chez la FA, muni d'une caisse de transport adaptée.
  • un(e) bénévole vous apporte l'animal et vient l'installer.
  • l'animal se trouve trop loin pour que vous ou le bénévole s'occupant de l'animal fasse le trajet. L'association va donc chercher un covoiturage.
Entre la prise de contact avec l'association et l'arrivée de l'animal, il est fort probable qu'il se passe plusieurs semaines. Cela peut paraitre long, dans notre société de consommation où nous sommes habitués à vouloir tout, tout de suite. Mais les animaux ne sont pas des produits, et cela est en réalité normal de ne pas se voir confier une vie en 5 min. Cela a également l'avantage d'avoir un délai de réflexion ainsi que le temps de préparer l'habitat douillet de l'animal.
Il vous sera sûrement demandé de donner quelques nouvelles à l'association une fois l'animal adopté. Il faut bien comprendre que beaucoup de gens se sont investis pour son sauvetage, à tous les niveaux. Votre animal est parfois même un peu la "star" de l'association, d'autant plus s'il était très malade ou maltraité lors de son arrivée. Divers bénévoles sont intervenus, que ce soit pour le mettre à l'abri, s'occuper de lui, mais aussi de nombreuses personnes ont été émues via les réseaux sociaux et ont fait des dons. C'est donc fort appréciable d'avoir quelques nouvelles et surtout de jolies photos, qui feront chavirer les coeurs de tous les intervenants.
Comme la pré-visite, la post-visite n'est pas systématique. Son but est d'envoyer un bénévole chez l'adoptant quelques mois après l'adoption. Cela permet de vérifier que l'animal va bien, et que la famille respecte toujours le contrat. C'est également utile pour aider la famille si elle rencontre des problèmes avec son animal (au niveau du comportement, de la cohabitation ou autres). Dans les faits, c'est aussi l'occasion pour la personne qui s'est occupée de l'animal (la famille d'accueil par exemple), de revoir l'animal, de voir s'il le reconnait, de lui faire des câlins. Bref, c'est souvent une bonne excuse pour les bénévoles qui se sont attachés à l'animal de le revoir.