Qu'est-ce qu'un animal "à sauver" ?
Là où la plupart des personnes s'accordent, c'est qu'un animal en danger de mort est un animal à sauver. Ainsi, un animal sur le point d'être tué nécessite un sauvetage en urgence. Les exemples sont nombreux : animaux de laboratoire allant être euthanasiés une fois devenus inutiles (lapins, rats, souris...), animaux allant être tués pour leur chair (lapins), animaux privés de nourriture ou de soins qui leur sont vitaux, animaux aménés chez le vétérinaire pour qu'il les euthanasie car la famille n'en veut plus, animaux domestiques abandonnés dans la nature.
Pour rappel, lâcher un animal domestique dehors, c'est le condamner. Des lapins sont souvent abandonnés dans la nature. Or un lapin sauvage a déjà une espérance de vie très réduite (2 ans contre 10 ans chez le lapin domestique). Un lapin domestique, transformé et inadapté à la vie extérieure (angora, bélier...) et de couleur vive (blanc, roux...) n'a aucune chance face aux prédateurs. Quelque soit l'espèce, ils sont moins peureux et moins méfiants, et n'ont pas appris à trouver leur nourriture et à identifier ce qui est toxique. De plus les animaux domestiques ont souvent des fragilités à cause des croisements génétiques, les faisant déclarer de nombreuses maladies. Les animaux trouvés dehors sont souvent dans un très mauvais état. Pour information, l'abandon sur la voie publique est classé comme acte de cruauté et puni de 30 000 € d'amende et 2 ans de prison.
Qu'est-ce que la maltraitance ?
Bien sûr, il y a la maltraitance "active", avec des coups et des comportements violents. Celle où tout le monde est d'accord... Mais il existe aussi une maltraitance "passive", avec des conditions de vie totalement inadaptées à l'espèce, mais sans violence aucune de la part des propriétaires. Dans ce cas, la frontière peut être mince, entre propriétaire aimant faisant quelques erreurs, et animal subissant une vie triste et loin de ce qu'il mérite. Les exemples les plus courants sont les cages trop petites, une hygiène déplorable, des animaux reproduits sans connaissance en la matière leur faisant risquer leur vie, une nourriture totalement inadaptée causant des soucis de santé, le plus souvent non soignés...

Certaines personnes ont conscience que les conditions qu'ils offrent sont loin d'être idéales, mais ne s'en inquiètent pas, n'aimant pas leurs animaux suffisament, ou n'ayant pas envie de se remettre en question. D'autres font des erreurs par ignorance, ce qui est évidemment plus pardonnable. Cependant à l'ère de l'informatique, d'internet et de l'information disponible que ce soit sur des sites spécialisés, des groupes Facebook dédiés, des forums de passionnés... les grosses erreurs sont de moins en moins justifiables. La naïveté face au vendeur d'animalerie n'est valable que sans recherche d'information préalable, dans le cas d'un achat compulsif, ce qui n'est jamais une bonne idée concernant les êtres vivants.
Qu'est-ce qu'un sauvetage réussi ?
Il existe 2 grandes façons de penser :
  1. Tout vaut mieux que la mort. Empêcher un animal de mourir, quelque soit sa vie ensuite, est un sauvetage.
  2. Sauver un animal consiste à empêcher cet animal de mourir ou à le sortir de maltraitance. Pour que le sauvetage soit réussi, il faut que l'animal vive ensuite dans des conditions optimales. Echapper à la mort n'est pas une si bonne chose, si c'est pour vivre ensuite une vie qui n'est pas à la hauteur.
Si on illustre cela avec des associations sauvant des lapins (l'espèce qui coûte le plus cher à prendre en charge). Prenons le même budget pour les 2 associations fictives.
  1. La 1ère association, voulant sauver le plus d'animaux possible, va récupérer 50 lapins avec son budget. Elle ne pourra ni les stériliser, ni les vacciner faute de moyens. Les familles d'accueil sont difficiles à trouver, d'autant plus si l'association est exigeante. Pour trouver assez de FA, elle va donc autoriser la cage, les granulés bas de gamme, etc. Mais contente d'elle, elle aura pris 50 animaux en charge, pour elle ce sera 50 lapins de sauvés.
  2. La 2ème association, privilégiant la qualité à la quantité, décidera de sauver seulement 10 lapins. Elle a calculé qu'avec son budget, elle pourrait stériliser et vacciner les 10, pas 1 de plus (surtout si elle garde une marge pour les maladies surprises !). Désireuse d'offrir le meilleur à des animaux ayant vécu le pire, elle choisira soigneusement des familles d'accueil acceptant un grand enclos avec sorties voire la liberté totale, prêtes à assumer les légumes quotidiens, et les rdv véto... Elle n'en aura sauvé que 10 et non 50. Mais pour elle, il vaut mieux 10 sauvetages réussis que 50 râtés.
Bien sûr, il existe des associations entre les deux. Qui sauveront 20 lapins, les vaccineront mais obligeront les adoptants à les stériliser avec leurs propres moyens. Autorisant la cage mais imposant des légumes... Quelque soit la vision des choses, chacun fait ce qu'il lui semble juste. A vous de voir ce qui vous parait acceptable.
Les limites des sauvetages
L'une des choses primordiales à accepter pour une association, c'est qu'il y aura toujours des animaux qui ne pourront être sauvés.
  • Soit parce qu'ils seront trop mal en point et ne survivront pas malgré les soins vétérinaires.
  • Soit parce qu'ils ne pourront être pris en charge faute de moyens. C'est un fait, il y a beaucoup plus d'animaux à sauver que d'animaux qui sont adoptés en association ou refuge. Tous les jours, des demandes de prise en charge arrivent dans les boites mail des associations. Cependant, il n'y a pas d'animaux adoptés quotidiennement. Ce qui fait que l'association qui prendra 50 lapins sous son aile (exemple précédent), sera obligée à un moment de refuser un sauvetage. Même en revoyant les conditions à la baisse, il y aura toujours un stade où il n'y aura plus d'argent ni de FA.

Les associations doivent aussi avoir conscience que ce sont des modèles en matière de bien-être animal. Il est inconcevable d'enlever un animal à une famille considérée comme maltraitante, si c'est pour à peine mieux traiter l'animal derrière. Comment être crédible ensuite ?
Un sauvetage contre de l'argent ?
Un des débats récurrents entre particuliers, est la réussite d'un sauvetage effectué contre de l'argent. L'exemple le plus fréquent est celui des animaleries, mais on peut aussi croiser des particuliers exigeants de l'argent contre l'honneur de pouvoir sauver l'animal qu'ils maltraitent. Bien entendu, cette pratique soulève de nombreuses questions. Est-ce que donner de l'argent à un bourreau n'est pas tomber dans son piège ? Il est facile de monter un business de trafic d'animaux, et d'exiger de l'argent auprès des bonnes âmes qui voudront les sauver. Mais n'est-ce pas là encourager cette pratique ?

Dans le cas des animaleries, l'animal est considéré comme un produit, avec un prix d'achat, un prix de revente et donc une plus-value. Ce commerce d'êtres vivants fonctionne grâce aux acheteurs. Dans le milieu de la vente, s'il n'y a pas d'acheteurs, il n'y a pas de recette, et sans recette la boutique déposera le bilan.

Le sauvetage d'un seul animal, qui condamnera d'autres animaux en retour peut-il être considéré comme réussi ? Pour information, les associations ne payent pas pour récupérer les animaux, ce serait dramatique ! La SPA d'ailleurs demande de l'argent aux gens qui abandonnent leur animal, en échange de sa prise en charge.

Il faut savoir qu'adopter en association permet le sauvetage de l'animal adopté, mais aussi de celui qui pourra être pris en charge ensuite, grâce à la place qui s'est libérée. Il faut donc bien avoir conscience du 2ème effet "kiss cool" : est-ce que l'argent du sauvetage (le don lors d'une adoption en asso, le prix pour un achat) va provoquer d'autres sauvetages ou au contraire d'autres maltraitances ? Le choix du sauvetage n'est donc pas anodin, un geste bienveilant mais irréfléchi peut avoir de lourdes conséquences.
Là où la plupart des personnes s'accordent, c'est qu'un animal en danger de mort est un animal à sauver. Ainsi, un animal sur le point d'être tué nécessite un sauvetage en urgence. Les exemples sont nombreux : animaux de laboratoire allant être euthanasiés une fois devenus inutiles (lapins, rats, souris...), animaux allant être tués pour leur chair (lapins), animaux privés de nourriture ou de soins qui leur sont vitaux, animaux aménés chez le vétérinaire pour qu'il les euthanasie car la famille n'en veut plus, animaux domestiques abandonnés dans la nature.
Pour rappel, lâcher un animal domestique dehors, c'est le condamner. Des lapins sont souvent abandonnés dans la nature. Or un lapin sauvage a déjà une espérance de vie très réduite (2 ans contre 10 ans chez le lapin domestique). Un lapin domestique, transformé et inadapté à la vie extérieure (angora, bélier...) et de couleur vive (blanc, roux...) n'a aucune chance face aux prédateurs. Quelque soit l'espèce, ils sont moins peureux et moins méfiants, et n'ont pas appris à trouver leur nourriture et à identifier ce qui est toxique. De plus les animaux domestiques ont souvent des fragilités à cause des croisements génétiques, les faisant déclarer de nombreuses maladies. Les animaux trouvés dehors sont souvent dans un très mauvais état. Pour information, l'abandon sur la voie publique est classé comme acte de cruauté et puni de 30 000 € d'amende et 2 ans de prison.
Bien sûr, il y a la maltraitance "active", avec des coups et des comportements violents. Celle où tout le monde est d'accord... Mais il existe aussi une maltraitance "passive", avec des conditions de vie totalement inadaptées à l'espèce, mais sans violence aucune de la part des propriétaires. Dans ce cas, la frontière peut être mince, entre propriétaire aimant faisant quelques erreurs, et animal subissant une vie triste et loin de ce qu'il mérite. Les exemples les plus courants sont les cages trop petites, une hygiène déplorable, des animaux reproduits sans connaissance en la matière leur faisant risquer leur vie, une nourriture totalement inadaptée causant des soucis de santé, le plus souvent non soignés...

Certaines personnes ont conscience que les conditions qu'ils offrent sont loin d'être idéales, mais ne s'en inquiètent pas, n'aimant pas leurs animaux suffisament, ou n'ayant pas envie de se remettre en question. D'autres font des erreurs par ignorance, ce qui est évidemment plus pardonnable. Cependant à l'ère de l'informatique, d'internet et de l'information disponible que ce soit sur des sites spécialisés, des groupes Facebook dédiés, des forums de passionnés... les grosses erreurs sont de moins en moins justifiables. La naïveté face au vendeur d'animalerie n'est valable que sans recherche d'information préalable, dans le cas d'un achat compulsif, ce qui n'est jamais une bonne idée concernant les êtres vivants.
Il existe 2 grandes façons de penser :
  1. Tout vaut mieux que la mort. Empêcher un animal de mourir, quelque soit sa vie ensuite, est un sauvetage.
  2. Sauver un animal consiste à empêcher cet animal de mourir ou à le sortir de maltraitance. Pour que le sauvetage soit réussi, il faut que l'animal vive ensuite dans des conditions optimales. Echapper à la mort n'est pas une si bonne chose, si c'est pour vivre ensuite une vie qui n'est pas à la hauteur.
Si on illustre cela avec des associations sauvant des lapins (l'espèce qui coûte le plus cher à prendre en charge). Prenons le même budget pour les 2 associations fictives.
  1. La 1ère association, voulant sauver le plus d'animaux possible, va récupérer 50 lapins avec son budget. Elle ne pourra ni les stériliser, ni les vacciner faute de moyens. Les familles d'accueil sont difficiles à trouver, d'autant plus si l'association est exigeante. Pour trouver assez de FA, elle va donc autoriser la cage, les granulés bas de gamme, etc. Mais contente d'elle, elle aura pris 50 animaux en charge, pour elle ce sera 50 lapins de sauvés.
  2. La 2ème association, privilégiant la qualité à la quantité, décidera de sauver seulement 10 lapins. Elle a calculé qu'avec son budget, elle pourrait stériliser et vacciner les 10, pas 1 de plus (surtout si elle garde une marge pour les maladies surprises !). Désireuse d'offrir le meilleur à des animaux ayant vécu le pire, elle choisira soigneusement des familles d'accueil acceptant un grand enclos avec sorties voire la liberté totale, prêtes à assumer les légumes quotidiens, et les rdv véto... Elle n'en aura sauvé que 10 et non 50. Mais pour elle, il vaut mieux 10 sauvetages réussis que 50 râtés.
Bien sûr, il existe des associations entre les deux. Qui sauveront 20 lapins, les vaccineront mais obligeront les adoptants à les stériliser avec leurs propres moyens. Autorisant la cage mais imposant des légumes... Quelque soit la vision des choses, chacun fait ce qu'il lui semble juste. A vous de voir ce qui vous parait acceptable.
L'une des choses primordiales à accepter pour une association, c'est qu'il y aura toujours des animaux qui ne pourront être sauvés.
  • Soit parce qu'ils seront trop mal en point et ne survivront pas malgré les soins vétérinaires.
  • Soit parce qu'ils ne pourront être pris en charge faute de moyens. C'est un fait, il y a beaucoup plus d'animaux à sauver que d'animaux qui sont adoptés en association ou refuge. Tous les jours, des demandes de prise en charge arrivent dans les boites mail des associations. Cependant, il n'y a pas d'animaux adoptés quotidiennement. Ce qui fait que l'association qui prendra 50 lapins sous son aile (exemple précédent), sera obligée à un moment de refuser un sauvetage. Même en revoyant les conditions à la baisse, il y aura toujours un stade où il n'y aura plus d'argent ni de FA.

Les associations doivent aussi avoir conscience que ce sont des modèles en matière de bien-être animal. Il est inconcevable d'enlever un animal à une famille considérée comme maltraitante, si c'est pour à peine mieux traiter l'animal derrière. Comment être crédible ensuite ?
Un des débats récurrents entre particuliers, est la réussite d'un sauvetage effectué contre de l'argent. L'exemple le plus fréquent est celui des animaleries, mais on peut aussi croiser des particuliers exigeants de l'argent contre l'honneur de pouvoir sauver l'animal qu'ils maltraitent. Bien entendu, cette pratique soulève de nombreuses questions. Est-ce que donner de l'argent à un bourreau n'est pas tomber dans son piège ? Il est facile de monter un business de trafic d'animaux, et d'exiger de l'argent auprès des bonnes âmes qui voudront les sauver. Mais n'est-ce pas là encourager cette pratique ?

Dans le cas des animaleries, l'animal est considéré comme un produit, avec un prix d'achat, un prix de revente et donc une plus-value. Ce commerce d'êtres vivants fonctionne grâce aux acheteurs. Dans le milieu de la vente, s'il n'y a pas d'acheteurs, il n'y a pas de recette, et sans recette la boutique déposera le bilan.

Le sauvetage d'un seul animal, qui condamnera d'autres animaux en retour peut-il être considéré comme réussi ? Pour information, les associations ne payent pas pour récupérer les animaux, ce serait dramatique ! La SPA d'ailleurs demande de l'argent aux gens qui abandonnent leur animal, en échange de sa prise en charge.

Il faut savoir qu'adopter en association permet le sauvetage de l'animal adopté, mais aussi de celui qui pourra être pris en charge ensuite, grâce à la place qui s'est libérée. Il faut donc bien avoir conscience du 2ème effet "kiss cool" : est-ce que l'argent du sauvetage (le don lors d'une adoption en asso, le prix pour un achat) va provoquer d'autres sauvetages ou au contraire d'autres maltraitances ? Le choix du sauvetage n'est donc pas anodin, un geste bienveilant mais irréfléchi peut avoir de lourdes conséquences.