La perte d’appétit
Lilas
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Les symptômes
  • Votre lapin ne mange pas comme d'habitude. Soit il mange moins, trie ses aliments... Soit il refuse en bloc tout ce que vous lui proposez, même ses aliments préférés.
  • Il fait moins de crottes, ou elles sont plus petites. Peut-être même qu'il ne fait plus du tout de crottes.
  • Votre lapin n'agit pas comme d'habitude, il est prostré, se cache... voire semble mou ou est en état de choc.
  • Il se couche et se relève sans cesse, semble inconfortable.
  • Ses oreilles sont froides.
La gravité
Si votre lapin ne veut rien manger du tout, qu'il ne crotte plus, qu'il est prostré ou a un comportement inhabituel, il s'agit d'une urgence vétérinaire. Il est important d'aller consulter un spécialiste NAC très rapidement car la vie de votre lapin est en danger. Et c'est une question d'heures ! N'attendez-pas, même si c'est le week-end ou un jour férié, il faut absolument soigner votre lapin au plus vite.

Si votre lapin mange un peu et continue à crotter, ce n'est pas une urgence mais c'est tout de même inquiétant. Si cela n'évolue pas rapidement, il faudra également consulter un vétérinaire compétent en lapins.
Les causes
Il existe 2 causes très fréquentes :
  1. Le ralentissement voire l'arrêt de transit : le plus souvent causé par un blocage au niveau de l'estomac. Cela peut venir d'un amas de poils qui fait obstacle (= trichobézoard), d'un corps étranger, de gaz ou quoi que ce soit ayant du mal à être digéré. Le vétérinaire vous parlera de "stase digestive". Et comme le lapin est un animal avec un système digestif très fragile et qui ne doit jamais s'arrêter, le moindre problème peut très rapidement virer au drame. Rappelons aussi que le lapin est incapable de vomir (contrairement au chat qui régurgite ses boules de poils).
  2. Les soucis dentaires : votre lapin a des dents trop longues et qui lui font mal. Cela rend les repas difficiles pour lui et il mange ce qui est le moins douloureux ou ce qui lui fait le plus envie. Votre vétérinaire vous parlera de malocclusion dentaire. Si votre lapin a tellement mal qu'il n'arrive plus à manger quoi que ce soit, c'est alors dangereux pour le transit, car l'on retombe dans le cas n°1.
Il y a également tous les cas de douleur, peu importe la localisation, qui peuvent provoquer un état d'abattement et une perte d'appétit. C'est particulièrement le cas après une opération (stérilisation ou autre). C'est pourquoi le vétérinaire doit prêter attention au retour à la maison et à la reprise du transit après une chirurgie.

De plus, il faut savoir qu'un lapin très stressé ou déprimé peut cesser de s'alimenter, suite par exemple à un changement de territoire, à un abandon, au décès de l'autre lapin avec lequel il vivait...
Des problèmes gastriques tel que des ulcères à l'estomac peuvent survenir, et sont parfois oubliés des recherches médicales. De même, l'automne est propice aux crises d'appendicite.
Les vérifications du vétérinaire
Votre vétérinaire va commencer par vous poser quelques questions : "Quand votre lapin a-t-il mangé ? Quoi et en quelle quantité ? A-t-il fait des crottes récemment ? Quels sont les changements de comportement ?". Cela lui donnera une première idée de ce qu'il se passe.

Puis, il fera un check-up en insistant bien évidemment sur la zone du ventre. Il va alors avoir un avis plus précis, s'il sent un blocage, s'il y a des crottes...
Votre vétérinaire va aussi regarder attentivement les 28 dents de votre lapin, avec un appareil spécial. Même pour lui c'est assez compliqué de regarder les dents du fond, entre le lapin qui bouge, et le fait que certaines dents en cachent d'autres. N'essayez donc pas vous même, vous ne verrez rien s'il s'agit d'une malocclusion des molaires.

Le spécialiste NAC va également prendre la température de votre lapin. Celle-ci doit se situer entre 38,5°C et 39,5°C. Si vous aviez remarqué que les oreilles de votre lapin étaient plus froides qu'à l'accoutumée, la prise de température peut confirmer une hypothermie. Dans ce cas, les chances de survie sont 3 fois plus faibles.

La procédure habituelle en cas de suspicion de problème de transit est d'effectuer une radio pour voir plus précisément l'état du système digestif et statuer sur la gravité.
Il est aussi possible que le vétérinaire réalise une prise de sang pour vérifier 2 paramètres : la glycémie et l'urée.
  • La glycémie est comprise entre 0,75 et 1,5 g/L. Le stress peut amener une glycémie jusqu'à 3g/L. Cependant au delà de 4g/L, il y a suspicion d'obstruction digestive qui est le cas le plus grâve nécessitant une chirurgie.
  • L'urée doit se situer entre 0,15 et 0,3 g/L. Au delà de 1,2g/L, les chances de survie sont minces.
Dans le cas de suspicion d'une obstruction ou juste d'incompréhension avec la radio seule, une échographie peut être réalisée afin d'observer plus précisement le problème. C'est également l'examen préconisé en cas d'ulcères gastriques et d'appendicite.
Les traitements
  • Si la stase digestive est la cause de la perte d'appétit, le traitement variera selon la gravité. Vous pourrez récupérer votre lapin si son état n'est pas inquiétant. Vous repartirez le plus souvent avec un anti-douleur ainsi qu'un médicament pour faire repartir le transit. Si son estomac était vide sur la radio, vous aurez à le gaver (alimentation assistée). Au contraire, en cas d'estomac rempli, forcer votre lapin à manger ne fera qu'aggraver la situation. Dans les cas où la gravité est de modérée à grâve, votre lapin sera hospitalisé. Il sera perfusé et son état sera vérifié très régulièrement. En cas d'obstruction, une opération peut être nécessaire afin de tenter le tout pour le tout. Les chances de survie étant d'à peine 40%, cette chirurgie est retardée le plus possible et réalisée lorsqu'il n'est plus possible de faire autrement... La mise en place d'une sonde gastrique pour vidanger l'estomac peut aussi être tentée, afin de ne pas avoir à aller en chirurgie.
  • Dans le cas de malocclusion dentaire sans gravité, votre lapin sera anesthésié afin d'effectuer un parage dentaire (limage des dents). Attention : les dents ne doivent jamais être coupées ! En cas de malocclusion fréquente au niveau des incisives, elles pourront être extraites. Cela gène très peu le lapin et évite les anesthésies à répétition. L'extraction des molaires est cependant plus délicate et n'est réalisée qu'en cas de nécessité absolue. Si votre lapin a un abcès dentaire, une opération sera parfois nécessaire. Lors du retour à la maison, des anti-douleurs seront à administrer, et le plus souvent le gavage sera requis jusqu'à ce que votre lapin remange de lui-même. Une dévitalisation des dents peut dans certains cas éviter d'avoir recours à une extraction.
  • Si le transit et les dents vont bien, votre vétérinaire devra investiguer pour trouver ce qui empêche votre lapin de manger.
  • En cas d'ulcères gastriques, un traitement à long terme peut être envisagé, avec des échographies régulières permettant de faire un suivi.
  • En cas d'appendicite, des antibiotiques avec des échographies de contrôle peuvent suffire. Si ça ne marche pas, il faudra procéder au retrait de l'appendice (comme chez l'humain).

Comment éviter cela ?
L'alimentation est primordiale ! L'herbe (ou le foin bien vert) permet l'usure des dents et aide à la bonne digestion. Une mauvaise alimention peut provoquer une stase, en particulier le sucre. L'hydratation est elle aussi primordiale, soit directement via la gamelle d'eau, soit indirectement via les légumes riches en eau.
Les aliments durs (bouts de bois, granulés, pain, pierres minérales etc.) n'ont pas d'effet sur les dents et sont même nocifs concernant le pain et la pierre minérale. C'est l'action de mastication horizontale qui permet le limage naturel. Une alimentation sauvage (herbe et plantes) ou à défaut du foin et des végétaux ligneux (endive, céleri, fenouil, persil) sont donc à privilégier.

En période de mue, le brossage est important pour éviter que le lapin n'avale trop de poils morts. Il est aussi recommandé de ne pas laisser à portée toute matière nocive pouvant être ingérée.

L'activité physique aide à la digestion : un lapin en cage risque des problèmes de transit. Donnez le plus possible de liberté à votre lapin et encouragez-le à faire de l'excercice.

Certains "produits" ont la réputation d'aider le transit en diminuant les boules de poils par exemple. Mais attention, ce genre de complément ne remplace pas une alimentation équilibrée ! Si votre lapin mange beaucoup de sucre et peu de fibre, ce n'est pas un complément qui fera des miracles. Le jus d'ananas a aussi la réputation infondée d'avoir une action positive. Pourtant il n'y a aucune étude prouvant son efficacité et le sucre qu'il contient pourrait même être contre-productif (voici un article sur le sujet). Méfiance donc sur tous ces remèdes de "grand-mères" qui ne doivent ni vous empêcher d'offrir une alimentation adaptée, ni d'aller chez le vétérinaire qui vous prescrira de vrais médicaments.

Le stress peut aussi impacter le transit, veuillez à ce que votre lapin soit dans un milieu calme et en confiance.

Explications sur le brossage par Dr Frédéric Vlaemynck, vétérinaire spécialiste NAC.
  • Votre lapin ne mange pas comme d'habitude. Soit il mange moins, trie ses aliments... Soit il refuse en bloc tout ce que vous lui proposez, même ses aliments préférés.
  • Il fait moins de crottes, ou elles sont plus petites. Peut-être même qu'il ne fait plus du tout de crottes.
  • Votre lapin n'agit pas comme d'habitude, il est prostré, se cache... voire semble mou ou est en état de choc.
  • Il se couche et se relève sans cesse, semble inconfortable.
  • Ses oreilles sont froides.
Si votre lapin ne veut rien manger du tout, qu'il ne crotte plus, qu'il est prostré ou a un comportement inhabituel, il s'agit d'une urgence vétérinaire. Il est important d'aller consulter un spécialiste NAC très rapidement car la vie de votre lapin est en danger. Et c'est une question d'heures ! N'attendez-pas, même si c'est le week-end ou un jour férié, il faut absolument soigner votre lapin au plus vite.

Si votre lapin mange un peu et continue à crotter, ce n'est pas une urgence mais c'est tout de même inquiétant. Si cela n'évolue pas rapidement, il faudra également consulter un vétérinaire compétent en lapins.
Il existe 2 causes très fréquentes :
  1. Le ralentissement voire l'arrêt de transit : le plus souvent causé par un blocage au niveau de l'estomac. Cela peut venir d'un amas de poils qui fait obstacle (= trichobézoard), d'un corps étranger, de gaz ou quoi que ce soit ayant du mal à être digéré. Le vétérinaire vous parlera de "stase digestive". Et comme le lapin est un animal avec un système digestif très fragile et qui ne doit jamais s'arrêter, le moindre problème peut très rapidement virer au drame. Rappelons aussi que le lapin est incapable de vomir (contrairement au chat qui régurgite ses boules de poils).
  2. Les soucis dentaires : votre lapin a des dents trop longues et qui lui font mal. Cela rend les repas difficiles pour lui et il mange ce qui est le moins douloureux ou ce qui lui fait le plus envie. Votre vétérinaire vous parlera de malocclusion dentaire. Si votre lapin a tellement mal qu'il n'arrive plus à manger quoi que ce soit, c'est alors dangereux pour le transit, car l'on retombe dans le cas n°1.
Il y a également tous les cas de douleur, peu importe la localisation, qui peuvent provoquer un état d'abattement et une perte d'appétit. C'est particulièrement le cas après une opération (stérilisation ou autre). C'est pourquoi le vétérinaire doit prêter attention au retour à la maison et à la reprise du transit après une chirurgie.

De plus, il faut savoir qu'un lapin très stressé ou déprimé peut cesser de s'alimenter, suite par exemple à un changement de territoire, à un abandon, au décès de l'autre lapin avec lequel il vivait...
Des problèmes gastriques tel que des ulcères à l'estomac peuvent survenir, et sont parfois oubliés des recherches médicales. De même, l'automne est propice aux crises d'appendicite.
Votre vétérinaire va commencer par vous poser quelques questions : "Quand votre lapin a-t-il mangé ? Quoi et en quelle quantité ? A-t-il fait des crottes récemment ? Quels sont les changements de comportement ?". Cela lui donnera une première idée de ce qu'il se passe.

Puis, il fera un check-up en insistant bien évidemment sur la zone du ventre. Il va alors avoir un avis plus précis, s'il sent un blocage, s'il y a des crottes...
Votre vétérinaire va aussi regarder attentivement les 28 dents de votre lapin, avec un appareil spécial. Même pour lui c'est assez compliqué de regarder les dents du fond, entre le lapin qui bouge, et le fait que certaines dents en cachent d'autres. N'essayez donc pas vous même, vous ne verrez rien s'il s'agit d'une malocclusion des molaires.

Le spécialiste NAC va également prendre la température de votre lapin. Celle-ci doit se situer entre 38,5°C et 39,5°C. Si vous aviez remarqué que les oreilles de votre lapin étaient plus froides qu'à l'accoutumée, la prise de température peut confirmer une hypothermie. Dans ce cas, les chances de survie sont 3 fois plus faibles.

La procédure habituelle en cas de suspicion de problème de transit est d'effectuer une radio pour voir plus précisément l'état du système digestif et statuer sur la gravité.
Il est aussi possible que le vétérinaire réalise une prise de sang pour vérifier 2 paramètres : la glycémie et l'urée.
  • La glycémie est comprise entre 0,75 et 1,5 g/L. Le stress peut amener une glycémie jusqu'à 3g/L. Cependant au delà de 4g/L, il y a suspicion d'obstruction digestive qui est le cas le plus grâve nécessitant une chirurgie.
  • L'urée doit se situer entre 0,15 et 0,3 g/L. Au delà de 1,2g/L, les chances de survie sont minces.
Dans le cas de suspicion d'une obstruction ou juste d'incompréhension avec la radio seule, une échographie peut être réalisée afin d'observer plus précisement le problème. C'est également l'examen préconisé en cas d'ulcères gastriques et d'appendicite.
  • Si la stase digestive est la cause de la perte d'appétit, le traitement variera selon la gravité. Vous pourrez récupérer votre lapin si son état n'est pas inquiétant. Vous repartirez le plus souvent avec un anti-douleur ainsi qu'un médicament pour faire repartir le transit. Si son estomac était vide sur la radio, vous aurez à le gaver (alimentation assistée). Au contraire, en cas d'estomac rempli, forcer votre lapin à manger ne fera qu'aggraver la situation. Dans les cas où la gravité est de modérée à grâve, votre lapin sera hospitalisé. Il sera perfusé et son état sera vérifié très régulièrement. En cas d'obstruction, une opération peut être nécessaire afin de tenter le tout pour le tout. Les chances de survie étant d'à peine 40%, cette chirurgie est retardée le plus possible et réalisée lorsqu'il n'est plus possible de faire autrement... La mise en place d'une sonde gastrique pour vidanger l'estomac peut aussi être tentée, afin de ne pas avoir à aller en chirurgie.
  • Dans le cas de malocclusion dentaire sans gravité, votre lapin sera anesthésié afin d'effectuer un parage dentaire (limage des dents). Attention : les dents ne doivent jamais être coupées ! En cas de malocclusion fréquente au niveau des incisives, elles pourront être extraites. Cela gène très peu le lapin et évite les anesthésies à répétition. L'extraction des molaires est cependant plus délicate et n'est réalisée qu'en cas de nécessité absolue. Si votre lapin a un abcès dentaire, une opération sera parfois nécessaire. Lors du retour à la maison, des anti-douleurs seront à administrer, et le plus souvent le gavage sera requis jusqu'à ce que votre lapin remange de lui-même. Une dévitalisation des dents peut dans certains cas éviter d'avoir recours à une extraction.
  • Si le transit et les dents vont bien, votre vétérinaire devra investiguer pour trouver ce qui empêche votre lapin de manger.
  • En cas d'ulcères gastriques, un traitement à long terme peut être envisagé, avec des échographies régulières permettant de faire un suivi.
  • En cas d'appendicite, des antibiotiques avec des échographies de contrôle peuvent suffire. Si ça ne marche pas, il faudra procéder au retrait de l'appendice (comme chez l'humain).

L'alimentation est primordiale ! L'herbe (ou le foin bien vert) permet l'usure des dents et aide à la bonne digestion. Une mauvaise alimention peut provoquer une stase, en particulier le sucre. L'hydratation est elle aussi primordiale, soit directement via la gamelle d'eau, soit indirectement via les légumes riches en eau.
Les aliments durs (bouts de bois, granulés, pain, pierres minérales etc.) n'ont pas d'effet sur les dents et sont même nocifs concernant le pain et la pierre minérale. C'est l'action de mastication horizontale qui permet le limage naturel. Une alimentation sauvage (herbe et plantes) ou à défaut du foin et des végétaux ligneux (endive, céleri, fenouil, persil) sont donc à privilégier.

En période de mue, le brossage est important pour éviter que le lapin n'avale trop de poils morts. Il est aussi recommandé de ne pas laisser à portée toute matière nocive pouvant être ingérée.

L'activité physique aide à la digestion : un lapin en cage risque des problèmes de transit. Donnez le plus possible de liberté à votre lapin et encouragez-le à faire de l'excercice.

Certains "produits" ont la réputation d'aider le transit en diminuant les boules de poils par exemple. Mais attention, ce genre de complément ne remplace pas une alimentation équilibrée ! Si votre lapin mange beaucoup de sucre et peu de fibre, ce n'est pas un complément qui fera des miracles. Le jus d'ananas a aussi la réputation infondée d'avoir une action positive. Pourtant il n'y a aucune étude prouvant son efficacité et le sucre qu'il contient pourrait même être contre-productif (voici un article sur le sujet). Méfiance donc sur tous ces remèdes de "grand-mères" qui ne doivent ni vous empêcher d'offrir une alimentation adaptée, ni d'aller chez le vétérinaire qui vous prescrira de vrais médicaments.

Le stress peut aussi impacter le transit, veuillez à ce que votre lapin soit dans un milieu calme et en confiance.

Explications sur le brossage par Dr Frédéric Vlaemynck, vétérinaire spécialiste NAC.